Environ 1000 étudiants ont tenté de marcher, hier, à Alger. L’action, initiée par la CNAE, a été empêchée par un dispositif de sécurité trois fois plus nombreux que les manifestants.
Vu les restrictions imposées dès la matinée devant la Grande-Poste, l’endroit prévu pour la rencontre des étudiants, la marche, ou plutôt la tentative de marche a débuté de la fac centrale. Vu que les lieux étaient déjà encerclés par un nombre impressionnant de policiers, la marche s’est transformée en sit-in. La rue Didouche Mourad a été bloquée pendant plus de 4 heures.
Les commerçants, craignant des dérapages, ont baissé rideau. Effectivement, des échauffourées ont éclaté entre les étudiants qui voulaient foncer le cordon de sécurité et les forces de l’ordre. Les confrontations ont engendré au moins 15 blessés parmi les étudiants, alors que 4 autres ont été enregistrés parmi les policiers. L’altercation a commencé par la blessure d’un étudiant au niveau du cou au moment où ses camarades scandaient des slogans hostiles au pouvoir.
La blessure énigmatique de cet étudiant a donné lieu à deux versions. D’après ses camardes, un policier aurait utilisé son bouclier horizontalement : «C’est avec le bord de son bouclier qu’un agent de police s’est attaqué à cet étudiant.» Un officier de police, qui suggère aux journalistes de couvrir l’incendie qui s’est produit au même moment au lycée situé à côté de la fac centrale, se défend. Il explique à la presse que l’étudiant s’est blessé lui-même à l’aide d’un couteau. Une autre source policière estime que les boucliers sont ***çus uniquement pour la défense : «Le bouclier ne peut pas causer une telle blessure. On les importe de l’étranger. Ils sont fabriqués selon les normes internationales.»
Mais l’attitude des policiers empêchant les photographes de prendre en photo cet étudiant ne peut que susciter des points d’interrogation. Le photographe d’El Khabar a vu son appareil confisqué et la carte mémoire formatée. Cependant, d’autres blessés ont été photographiés librement. «Marche pacifique. A bas la répression, liberté d’expression», scandaient les étudiants. «Pour la dignité et le respect des étudiants», lit-on sur une banderole. Il était quasiment impossible aux étudiants se trouvant dans les quartiers avoisinants de rejoindre leurs camarades. La rue Hamani (ex-rue Charras) était la seule issue qui n’était pas encerclée. Un manifestant, joignant par téléphone ces camarades bloqués à Tafourah, leur propose de passer par cette rue.
Mais les policiers ont vite bloqué toutes les issues, interdisant même aux habitants du quartier d’y accéder. «Nous avons reçu l’ordre de ne laisser personne passer», répondent les policiers aux citoyens irrités. Les étudiants ont été dispersés par les agents de l’ordre qui ont investi tous les quartiers d’Alger-Centre. Un groupe a été immobilisé au niveau du pont de Tafourah. D’autres auraient été bloqués à la gare routière du Caroubier. Les étudiants, qui ont résisté jusqu’à 15h, ont enfin décidé de quitter les lieux pour éviter d’éventuels dérapages. Des pierres, des journaux et des chaussures sont les seules traces qui restaient de la protestation estudiantine devant la fac centrale.
Djedjiga Rahmani
Vu les restrictions imposées dès la matinée devant la Grande-Poste, l’endroit prévu pour la rencontre des étudiants, la marche, ou plutôt la tentative de marche a débuté de la fac centrale. Vu que les lieux étaient déjà encerclés par un nombre impressionnant de policiers, la marche s’est transformée en sit-in. La rue Didouche Mourad a été bloquée pendant plus de 4 heures.
Les commerçants, craignant des dérapages, ont baissé rideau. Effectivement, des échauffourées ont éclaté entre les étudiants qui voulaient foncer le cordon de sécurité et les forces de l’ordre. Les confrontations ont engendré au moins 15 blessés parmi les étudiants, alors que 4 autres ont été enregistrés parmi les policiers. L’altercation a commencé par la blessure d’un étudiant au niveau du cou au moment où ses camarades scandaient des slogans hostiles au pouvoir.
La blessure énigmatique de cet étudiant a donné lieu à deux versions. D’après ses camardes, un policier aurait utilisé son bouclier horizontalement : «C’est avec le bord de son bouclier qu’un agent de police s’est attaqué à cet étudiant.» Un officier de police, qui suggère aux journalistes de couvrir l’incendie qui s’est produit au même moment au lycée situé à côté de la fac centrale, se défend. Il explique à la presse que l’étudiant s’est blessé lui-même à l’aide d’un couteau. Une autre source policière estime que les boucliers sont ***çus uniquement pour la défense : «Le bouclier ne peut pas causer une telle blessure. On les importe de l’étranger. Ils sont fabriqués selon les normes internationales.»
Mais l’attitude des policiers empêchant les photographes de prendre en photo cet étudiant ne peut que susciter des points d’interrogation. Le photographe d’El Khabar a vu son appareil confisqué et la carte mémoire formatée. Cependant, d’autres blessés ont été photographiés librement. «Marche pacifique. A bas la répression, liberté d’expression», scandaient les étudiants. «Pour la dignité et le respect des étudiants», lit-on sur une banderole. Il était quasiment impossible aux étudiants se trouvant dans les quartiers avoisinants de rejoindre leurs camarades. La rue Hamani (ex-rue Charras) était la seule issue qui n’était pas encerclée. Un manifestant, joignant par téléphone ces camarades bloqués à Tafourah, leur propose de passer par cette rue.
Mais les policiers ont vite bloqué toutes les issues, interdisant même aux habitants du quartier d’y accéder. «Nous avons reçu l’ordre de ne laisser personne passer», répondent les policiers aux citoyens irrités. Les étudiants ont été dispersés par les agents de l’ordre qui ont investi tous les quartiers d’Alger-Centre. Un groupe a été immobilisé au niveau du pont de Tafourah. D’autres auraient été bloqués à la gare routière du Caroubier. Les étudiants, qui ont résisté jusqu’à 15h, ont enfin décidé de quitter les lieux pour éviter d’éventuels dérapages. Des pierres, des journaux et des chaussures sont les seules traces qui restaient de la protestation estudiantine devant la fac centrale.
Djedjiga Rahmani