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2 516 morts et 30 440 blessés en 8 mois

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djam09

djam09

Les spécialistes s’interrogent désormais sur les raisons qui poussent les Algériens à banaliser à ce point les accidents de la circulation, devenus premier facteur de mortalité en 2011 en Algérie.

Deux mille cinq cent seize morts et 30 440 blessés, tel est le sinistre bilan des accidents de la route survenus durant les 8 premiers mois de l’année 2011. Avec 16 800 accidents, l’Algérie dépasse le seuil de tolérance en matière de décès sur les routes et les accidents de la circulation deviennent premier facteur de mortalité pour cette année.
À en juger le dernier bilan de la Gendarmerie nationale, on relèvera une hausse de 595 morts (soit +30,97%) et de 8 471 blessés (soit +38,56%) par rapport à l'année précédente. C’est que les accidents ont connu une nette augmentation de 4 393 cas (soit +35,41%), alors que 12 407 accidents de la route ont été enregistrés durant les 8 premiers mois de l'année 2010.
L’homme, toujours l’homme, piéton (8%) soit-il ou conducteur (81,52%), ne vaut finalement qu’un simple numéro dans la morgue et un chiffre banal qui gonfle les statistiques. L’homme tue et meurt dans l’indifférence et des familles sont endeuillées sans pour autant penser aux dégâts collatéraux. Le facteur humain, un concept jusque-là usité par les services de sécurité pour déterminer la raison des sinistres, devra être pris en charge autrement, c'est-à-dire sur le double plan psychologique et sociologique.
Car au rythme où vont les choses, ni la loi, ni l’agent verbalisateur, encore moins la justice ne pourront arrêter l’hécatombe routière. L’inconscient collectif prend le dessus et l’Algérien au volant devient cet humain qui mesure sa force, son existence et sa détermination à la puissance de la voiture qui, force est de le constater, n’est plus un moyen de locomotion, mais une machine à tuer.
De la perte de contrôle du véhicule (4 207 cas) à l’excès de vitesse (3 604 cas), en passant par les dépassements dangereux (1 698 cas) jusqu’aux piétons nonchalants (1 351 cas), les multiples dispositifs législatifs mis en branle pour limiter les accidents n’ont rien donné, sinon quelques cas de retraits de permis de conduire, des mises en fourrière, des amendes forfaitaires ou encore des convocations devant la justice.
De l’argent facile pour acquérir une voiture, de la complaisance des autoécoles et des examinateurs qui qualifient des jeunes en leur vendant des permis à des tarifs forfaitaires, ou encore des piétons qui traversent les autoroutes en se passant des passerelles réalisées à coups de milliards, voilà comment l’homme constitue le facteur n°1 des sinistres qui endeuillent les Algériens.
Voilà des facteurs, comme tant d’autres, qu’il faudra chercher afin de combattre le mal à sa racine. Et ce ne sera certainement pas les lois rédigées par des législateurs, complètement absents du vécu des Algériens, qui arrêteront cette hécatombe.
libertè

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