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Débat sur l’islam en France,Derapages et racisme latent de Guéant

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djam09

djam09

Voulu à l’origine comme un débat sur l’Islam en France dont le but évident est de glaner un maximum de voix de l’extrême droite dans la perspective de l’élection présidentielle mais aussi pour freiner la descente eux enfers du parti majoritaire, le débat projeté et qui a suscité tant de controverse s’est transformé en une rencontre de deux heures, hier, sur «laïcité : pour mieux vivre ensemble.»

C’est en effet sous cet intitulé qu’a débuté finalement une Convention nationale qui aura divisé l’UMP et qui a fait un flop retentissant avec au bout vingt cinq propositions d’apprentis sorciers de la politique prêt à mettre le feu à la République française pour faire réélire leur chef.

Parmi ces apprentis il en est deux particulièrement zélés : Jean- François Copé, patron de l’UMP, et Claude Guéant, préfet de son état, sorti de l’ombre élyséenne, où il s’occupait de tout, pour diriger le ministère français de l’Intérieur à la place d’un prédécesseur, condamné en première instance pour racisme.

Or ne voilà-t-il pas que ce même Guéant, ébloui sans doute par une fonction à laquelle aucun préfet n’a jamais accédé, multiplie les dérapages, faisant du racisme ordinaire à l’encontre des immigrés et de l’Islam, comme l’accuse les organisations antiracistes : le Mrap et Sos racisme.

Nicolas Sarkozy , dont les proches conseillers à l’instar de Patrick Buisson, qui a commencé en politique à l’extrême droite, joue à fond la carte anti-islam pour avoir une chance de figurer au second tour face à Marine le Pen et pouvoir ainsi être élu. Ce débat ravageur décidé donc à l’Élysée sera coordonné par Jean-François Copé, le patron du parti. Ce dernier, en décembre, avait souhaité relancer en vain celui sur l’identité nationale.

La proposition faisait suite à la polémique provoquée, en décembre dernier, par les propos de Marine Le Pen sur les prières de rue et parlant d’une France sous occupation… des musulmans. C’est finalement à un débat centré sur l’islam et le multiculturalisme que l’Elysée donne sa bénédiction. Rapidement, l’initiative suscite des critiques et l’on craint le risque de stigmatisation des musulmans.

Après des semaines de polémique dans la presse, des représentants des six cultes de France publieront même une tribune dans laquelle ils manifestent leur opposition à ce débat et réaffirment leur attachement à la laïcité.

La gauche, elle, n’a eu de cesse de reprocher au gouvernement français de céder, en cette période de crise, à la tentation du «repli sur soi». Mais malgré les recadrages de l’UMP, un malaise demeure : la majorité en France reste divisée sur l’opportunité d’un tel débat.

La fracture s’agrandit fin mars quand le parti majoritaire se trouve secoué par une autre polémique, autour des consignes à appliquer au second tour des cantonales en cas de duel entre des candidats FN et PS : le «Ni front républicain ni FN» prôné par Sarkozy et Copé s’oppose au «barrage contre le FN» défendu par François Fillon ou Nathalie Kosciusko- Morizet.

Officiellement ressoudée, la fracture entre le chef du parti et le Premier ministre laisse le sentiment qu’il y a deux droites qui cohabitent mal dans la majorité : une qui pense qu’il faut davantage se concentrer sur les sujets économiques et sociaux, ainsi que le recommandent certains centristes, et une autre qui ne veut pas abandonner au FN certains thèmes de droite. De ce débat qui laissera des traces au sein de la communauté musulmane sortira un fumeux «Code de la laïcité».

Si les solutions concrètes se révèlent peu innovantes, se posera alors la question du bénéfice politique tiré par l’Elysée de ce débat sur la laïcité et l’islam, censé séduire une partie de l’électorat, mais à l’origine d’une polémique de grande ampleur. Une polémique qui pousse déjà les musulmans de France a vouloir s’organiser pour faire payer électoralement à Sarkozy et à son très zélé ministre de l’Intérieur leurs dérapages et une stigmatisation évidente de l’Islam.

Pour ce qui est de Jean-François Copé, qui a affiché ouvertement ses ambitions présidentielles pour 2017, le jeu est plus subtil. En aggravant la polémique, en affirmant qu’il n’y a que la candidature de Sarkozy pour la présidentielle de 2012, il conforte inéluctablement la chute de celui qu’il prétend servir. Pour que l’alternance soit réellement possible à droite en 2017.
le courrier d'algerie


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