Chaque dimanche, le lieu-dit Ahechad, Boukouir grouille de commerçantes et de clientes, acheteuses ou simples curieuses, qui profitent d’une quelconque visite à rendre à un proche hospitalisé.
Comme la gent masculine qui dresse, pendant les jours de semaine, leurs étals, en faisant leur marché hebdomadaire, les femmes aussi ont bel et bien leur dimanche à l’ex-Michelet.
Un espace idéal pour beaucoup d’entre elles ; une aubaine qui s’offre d’emblée au regard de pas mal de gens venant d’autres communes et villages contigus. “Je ne peux pas vous dire à quelle époque remonte cette pratique ici, à Ahechad-Boukouir. Mais, ce que je sais, c’est qu’il existait depuis déjà très longtemps”, nous dit une vieille dame, vendeuse d’étoffes. “À l’époque, des femmes venaient troquer ou vendre des ustensiles, car ce n’étaient pas tous les villages de haute montagne qui en faisaient leur métier : le bois, la tapisserie, spécialités des villages connus… étaient donc troqués”, ajoute la septuagénaire. Aujourd’hui, l’art du marketing aidant, ces femmes ne voudraient plus se laisser embaumer par certains misogynes qui auraient tenté à maintes occasions de mettre fin à cette tradition ancrée à Aïn El-Hammam. Ainsi, chaque dimanche, le lieu-dit Ahechad-Boukouir grouille de commerçantes et de clientes, acheteuses ou simples curieuses qui profitent d’une quelconque visite à un proche hospitalisé. Car, à quelques mètres de là, se trouve l’hôpital Ahmed-Ali. En ces mois de beau temps et de chaleur, le “dimanche des femmes” devient de plus en plus important et prend plus d’ampleur, nonobstant le manque de moyens, comme l’absence d’étalages.
Les femmes étalent leurs articles à même le sol. Il faut dire que les autorités locales ne se sont jamais préoccupées de leur aménager un espace en bonne et due forme.
Et dire que lorsqu’elles quittent l’endroit, elles laissent souvent leur place aussi propre. L’espace s’étend donc à mesure que la clientèle s’agrandit. Les vendeuses viennent des tribus d’Ath Yanni, d’Illilten, d’Iferhounene et en grande majorité des Ath Menguellat. Pour les clientes, il est impossible de ne pas faire le tour pour voir les nombreux bijoux exposés. “Pour celles qui achètent, les transactions sont parfois longues, mais on s’habitue et on se connaît. On se reverra la prochaine semaine, si Dieu veut, (ar ddurth agi mayebgha rebbi).” Rendre visite à l’hôpital n’exclut pas la tentation de faire un crochet pour visiter les étalages. Et même si l’on n’achète pas, on s’imprègne des nouvelles de telle ou telle connaissance. Par ailleurs, ces courageuses ont dû résister aux multiples contraintes, faisant ainsi face au rôle de mère, de grand-mère et surtout — dans la plupart des cas — d’élément essentiel au foyer.
C’est un véritable sacrifice qu’elles font. “J’ai quatre enfants, deux scolarisés et deux sans travail fixe. La pension de mon défunt mari, qui était un fonctionnaire, ne répond pas à nos besoins les plus élémentaires”, dit une vendeuse d’articles de décor féminin.
Pour rappel, ces femmes auraient même tenu tête à une tentative orchestrée par “certains patriarches” de mettre fin à leur activité lors du printemps noir. Mais “cela n’a pas marché”. Aujourd’hui encore, alors que la ville de l’ex-Michelet n’arrête pas de s’enliser dans le silence et l’indifférence, le souk féminin reprend encore de nouveau son souffle avec un peu plus de liberté dans les échanges.
libertè
Comme la gent masculine qui dresse, pendant les jours de semaine, leurs étals, en faisant leur marché hebdomadaire, les femmes aussi ont bel et bien leur dimanche à l’ex-Michelet.
Un espace idéal pour beaucoup d’entre elles ; une aubaine qui s’offre d’emblée au regard de pas mal de gens venant d’autres communes et villages contigus. “Je ne peux pas vous dire à quelle époque remonte cette pratique ici, à Ahechad-Boukouir. Mais, ce que je sais, c’est qu’il existait depuis déjà très longtemps”, nous dit une vieille dame, vendeuse d’étoffes. “À l’époque, des femmes venaient troquer ou vendre des ustensiles, car ce n’étaient pas tous les villages de haute montagne qui en faisaient leur métier : le bois, la tapisserie, spécialités des villages connus… étaient donc troqués”, ajoute la septuagénaire. Aujourd’hui, l’art du marketing aidant, ces femmes ne voudraient plus se laisser embaumer par certains misogynes qui auraient tenté à maintes occasions de mettre fin à cette tradition ancrée à Aïn El-Hammam. Ainsi, chaque dimanche, le lieu-dit Ahechad-Boukouir grouille de commerçantes et de clientes, acheteuses ou simples curieuses qui profitent d’une quelconque visite à un proche hospitalisé. Car, à quelques mètres de là, se trouve l’hôpital Ahmed-Ali. En ces mois de beau temps et de chaleur, le “dimanche des femmes” devient de plus en plus important et prend plus d’ampleur, nonobstant le manque de moyens, comme l’absence d’étalages.
Les femmes étalent leurs articles à même le sol. Il faut dire que les autorités locales ne se sont jamais préoccupées de leur aménager un espace en bonne et due forme.
Et dire que lorsqu’elles quittent l’endroit, elles laissent souvent leur place aussi propre. L’espace s’étend donc à mesure que la clientèle s’agrandit. Les vendeuses viennent des tribus d’Ath Yanni, d’Illilten, d’Iferhounene et en grande majorité des Ath Menguellat. Pour les clientes, il est impossible de ne pas faire le tour pour voir les nombreux bijoux exposés. “Pour celles qui achètent, les transactions sont parfois longues, mais on s’habitue et on se connaît. On se reverra la prochaine semaine, si Dieu veut, (ar ddurth agi mayebgha rebbi).” Rendre visite à l’hôpital n’exclut pas la tentation de faire un crochet pour visiter les étalages. Et même si l’on n’achète pas, on s’imprègne des nouvelles de telle ou telle connaissance. Par ailleurs, ces courageuses ont dû résister aux multiples contraintes, faisant ainsi face au rôle de mère, de grand-mère et surtout — dans la plupart des cas — d’élément essentiel au foyer.
C’est un véritable sacrifice qu’elles font. “J’ai quatre enfants, deux scolarisés et deux sans travail fixe. La pension de mon défunt mari, qui était un fonctionnaire, ne répond pas à nos besoins les plus élémentaires”, dit une vendeuse d’articles de décor féminin.
Pour rappel, ces femmes auraient même tenu tête à une tentative orchestrée par “certains patriarches” de mettre fin à leur activité lors du printemps noir. Mais “cela n’a pas marché”. Aujourd’hui encore, alors que la ville de l’ex-Michelet n’arrête pas de s’enliser dans le silence et l’indifférence, le souk féminin reprend encore de nouveau son souffle avec un peu plus de liberté dans les échanges.
libertè