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le Pouvoir réprime la marche pacifique du RCD

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djam09

djam09

Un trafic ferroviaire suspendu, des bus retenus dans les barrages policiers, des passants contrôlés, des rues coupées à la circulation routière, Alger a vécu, durant toute la journée du samedi, en état de siège.
C’est, en tout cas, l’image qui restera à jamais gravée dans les esprits des Algériens qui ont tenté de rallier la capitale ce samedi 22 janvier. Ce jour-là, ils n’oublieront pas que leur Etat a pris tout simplement le contrôle du "ciel" et de la "terre" pour empêcher tout citoyen Algérien de battre le pavé et de réclamer le changement dans son pays.
En effet, des dizaines de barrages fixes de la Police ont quadrillé, dès les premières lueurs du matin de samedi, Alger et ses environs pour filtrer les véhicules et leurs passagers. Les automobilistes ont subi les uns après les autres des fouilles minutieuses et les plus jeunes d’entre eux ont été interrogés pendant de longues minutes.
"Où est-ce que vous partez ?", "Qu’allez vous faire à Alger ?", lancent des agents de l’ordre aux jeunes qui s’apprêtaient à prendre le bus pour aller à Alger-centre.
Ainsi, dès 9 H du matin, les forces de l’ordre ont étouffé la capitale avec un dispositif sécuritaire soigneusement étudié pour empêcher tout mouvement de foule sur les rues et les artères d’Alger. Des transporteurs privés nous ont même confié que des "civils" sont venus aux gares routières de Blida et de Boufarik pour leur expliquer qu’il n’était pas de leur intérêt de rôder encore l’après midi à la gare routière de Tafourah et de Kharrouba !
Au niveau des gares ferroviaires, les portes et les guichets ont été fermés. Et les quelques agents présents sur les lieux ont reconnu que des directives précises leur ont été transmises. "Aujourd’hui, pas de train pour que personne ne puisse aller à la marche !", confie tout de go un fonctionnaire à la gare de Birtouta.
Sur les routes, au niveau de chaque barrage policier, des bouchons monstres ont bloqué des centaines de véhicules et de bus. Les manifestants en provenance de Boumerdès ou de Tizi-Ouzou ont été donc retenus durant des heures au milieu des embouteillages.
Dans les airs, un hélicoptère survolait en permanence Alger et ses environs pour passer au crible tout mouvement "suspect". Pris de panique, et apeurés par cette atmosphère policière inhabituelle, de nombreux Algérois n’ont même pas pu sortir de chez eux.
Le message du Pouvoir a été donc bien reçu : aucune manifestation ne sera tolérée par les autorités. Les militants et les sympathisants du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) qui avait appelé à une marche citoyenne pacifique au centre d’Alger pour ce samedi bénéficieront, pour leur part, d’un traitement particulier.
Tôt le matin, pas moins de 35 camions de police ont "squatté" l’avenue Didouche Mourad, qui abrite le siège du RCD, en coupant toute circulation routière. Pas moins de 300 policiers équipés de boucliers et de bâtons ont bouclé l’entrée du siège du parti de Saïd Sadi. Impossible donc de sortir dans la rue sans entrer en affrontement avec ces légionnaires impassibles à qui on a intimé l’ordre de réprimer toute tentative d’occuper la rue.
Une centaine d’étudiants, de militants, de journalistes et des syndicalistes sont, dès lors, retenus en «otages» par des policiers. Ces derniers n’ont pas hésité à proférer des menaces et à brandir leurs boucliers pour signifier aux manifestants qu’ils subiront tous un passage à tabac s’ils entêtent à vouloir marcher à Alger.
Mais les "otages" n’ont pas cédé pour autant à la résignation et à la peur. Des chaises, des pierres et des bouteilles ont été balancées sur les policiers du haut de l’immeuble qui a servi de forteresse aux militants du RCD. Quelques uns ont même bravé les forces de l’ordre en tentant de sortir avec leurs banderoles dans la rue. Mais l’accueil musclé de la brigade anti-émeutes a vite tourné en affrontement général.
Une dizaine de personnes a été arrêtée et d’autres ont subi des coups et des blessures. Au moins deux manifestants ont été grièvement blessés dont un sera transféré, sur une civière, à un hôpital Algérois. A ce moment-là des cris de colère fusent de partout : "Pouvoir assassin", "Jazaïr Hourra, Jazaïr Democratiya".
Des drapeaux tunisiens sont aussi brandis et des chants patriotiques entonnés à haute voix. "Vous êtes des Algériens comme nous. Pourquoi vous nous maltraitez !", "Jusqu’à quand allez-vous défendre ce régime pourri ?", lâchent des jeunes manifestants en colère contre cette répression menée tambour battant par des autorités qui ne reculent devant rien pour brimer la société civile.
De son côté, Saïd Sadi prend un haut-parleur et clame sa colère : "je suis prisonnier dans le siège du parti, je ne peux pas partir d'ici. On ne peut pas mener de lutte pacifique quand ont est assiégé". De longues minutes défilent sans que rien ne change. Les centaines de policiers ne lâcheront pas prise et le siège du RCD demeurera en quarantaine jusqu’à l’après-midi.
Plus loin, à la Place du 1er Mai, là où devait commencer cette marche pacifique, des dizaines de policiers et de camions anti-émeutes ont pris possession des lieux. Tout attroupement a été interdit. Femmes, hommes, jeunes, personnes âgées, aucun citoyen n’a pu rester debout sans risquer une réprimande de la part des policiers.
état de siège et répression
Une image forte résume à elle seule, si besoin est, cette atmosphère particulièrement oppressante : le bureau de wilaya du RCD, rue Didouche Mourad, encerclé par une armada de forces antiémeute. Le docteur Saïd Sadi, les cadres et députés du parti ainsi qu’une foule de militants, de sympathisants et de journalistes étaient assiégés des heures durant dans les locaux du RCD et aux abords du siège algérois du parti par un important cordon de policiers antiémeute affichant casque, bouclier et matraque. Tout Alger, ses principales artères, ses bâtiments officiels, ses accès, ses venelles étaient sévèrement contrôlés par des dizaines de camions de police.
Ainsi, à proximité du Palais du gouvernement, de la présidence de la République, de l’Assemblée populaire nationale (APN), de la Cour d’Alger et de nombreuses institutions, différents engins des services de sécurité ainsi que des camions de la Protection civile et des ambulances ont pris place dès les premières heures de la journée, tandis qu’un hélicoptère ne cessait de bourdonner dans le ciel. Un véritable climat de guerre régnait sur la capitale. Outre cet attirail, on pouvait remarquer un cordon de 4x4 Toyota de couleur noire, une vingtaine environ, déployé le long de la rue Didouche Mourad. Il s’agit d’éléments de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), une unité d’élite de la police spécialisée dans la lutte contre le… crime organisé.
Face à cette folle agitation policière, cette pancarte solitaire posée contre un mur : «El harga ouala houma. Vive la jeunesse algérienne !» (le feu plutôt que ces gens-là !). La pancarte était illustrée d’un dessin campant une flamme rongeant le corps d’un homme. Une allusion claire à la vague d’immolations qui embrase notre jeunesse.
La rue Didouche Mourad était, on l’aura compris, le théâtre par excellence du bras de fer RCD-forces de l’ordre. Même décor sur la place du 1er Mai d’où devait s’ébranler la «Marche pour la dignité». La porte de l’hôpital Mustapha donnant sur le quartier Meissonnier était fermée au public. Un dispositif tout aussi important encercle les abords de l’Assemblée nationale, point de chute originel de la marche. La rue Asselah Hocine est carrément fermée à la circulation automobile. Même dispositif hermétique devant le port d’Alger. La gare routière de Tafourah est «tenue en respect» par des véhicules de police. La route Moutonnière connaît des bouchons inhabituels : les voitures entrant vers Alger sont passées au crible par des barrages de police. La gare routière du Caroubier connaît, elle aussi, un quadrillage sans précédent, une forte escouade de policiers déambulant ostensiblement dans le hall de la station de voyageurs. Des fourgons de police ont pris place aux arrivées de bus.
Les cars en provenance de Tizi Ouzou et de Béjaïa semblent être leur hantise. D’ailleurs, aucun bus n’est rentré à la gare durant la demi-heure que nous avons passée sur les lieux. Selon le site TSA, des étudiants en provenance de Tizi Ouzou à bord de trois autobus ont été interceptés dans la nuit de samedi à dimanche à un barrage de police, à Bab Ezzouar. Si en temps normal, le trajet Tizi Ouzou-Alger est un véritable parcours du combattant en raison, notamment, du barrage «infernal» de Reghaïa, le contexte particulièrement tendu suscité par cette marche avortée a rendu autrement plus éprouvants les déplacements des personnes en provenance de Kabylie. Les cités universitaires et les stations ferroviaires étaient, signale-t-on, également sous forte surveillance policière ces dernières quarante-huit heures.
Le déploiement exceptionnel des hommes du général Hamel, hier, n’a pas manqué de faire sourire : «Ce n’est plus la marche du RCD, décidément, c’est la marche de la police !», ironisait-on.
elwatan

Citron

Citron

A quand la levée de l'état d'urgence ??

djam09

djam09

ce n'est pas du tout d'actualité et un état d'urgence qui dure depuis 19ans

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