La douleur était muette mais des plus profondes, ce jeudi 1er décembre, au village Tigounatine, près de Yakouren, dans la wilaya de Tizi Ouzou. La population accompagnait à leur dernière demeure Maatoub Ramdane et Haddad Rafik, les deux victimes de la bavure militaire de mardi dernier. Une « exécution », selon les habitants de la région. Ces derniers sont venus par milliers soutenir les familles des deux victimes.
Malgré le deuil et la douleur, les villageois ont tenu à accueillir tout le monde dans une grande dignité. « Da Mohand [le retraité tué par les militaires, ndlr] n'a laissé derrière lui que son épouse et sa fille. Il a sacrifié sa vie en France pour s'assurer une paisible retraite au village à son retour mais voilà qu'il n'a finalement même pas eu le droit d'être enterré avec son corps intègre », commente un jeune devant le domicile de Maatoub Ramdane. À 65 ans, ce retraité n’avait qu’une seule passion : la chasse à proximité du village.
« À proximité du village », insistent les habitants de Tigounatine. Parce que, disent‑ils, ces derniers temps, « on vivait avec une présence militaire qui faisait craindre le pire ». Le « pire » a fini par se produire, mardi dernier à 14 h. Deux hommes ont été tués. De l'entrée du village, ont peut voir aisément l'endroit où Ramdane et Rafik ont été tués.
Des centaines de balles ont été tirées par les militaires, affirment les villageois qui ont assisté au carnage. Elles ont complètement mutilé leurs corps. Le lieu du drame n'est distant que d'environ 200 mètres des dernières habitations du village. C’est dans un lieu découvert, à une cinquantaine de mètres d'un poulailler et à proximité d'un champ cultivé que les militaires en "embuscade" avaient, selon les indications des habitants, ouvert le feu sur les deux victimes. Ils ont tiré sans arrêt pendant près d’une heure, affirment les villageois. Ces derniers étaient nombreux à avoir assisté à la scène. À avoir tout vu.
« J'étais dans mon champ lorsque des rafales successives ont commencé à déchirer le silence qui régnait. J'étais à moins de 200 mètres d'Iguer Elekrar quand les balles ont commencé à siffler au‑dessus de ma tête. Je me suis mis à plat ventre derrière mon olivier pendant toute la durée des rafales. Ils ont tiré pendant près d'une heure avec quelques interruptions », raconte un témoin oculaire. De nombreux habitants du village étaient dans les champs voisins au moment des tirs » Tout le monde était terrifié et pris de panique », dit‑il.
Rafik et Ramdane étaient accompagnés par quatre chiens dont la présence devait faire comprendre aux militaires qu'il s'agissait de chasseurs du village, affirment les villageois. « Je croyais à un accrochage avec un important groupe terroriste mais soudainement voilà que les militaires ont ramené Rafik encore vivant et le corps de Da Mohand couvert, donc mort, et ce fut la panique au village », ajoute un membre du comité de village. « Les militaires tiraient dans tous les sens » raconte un autre quinquagénaire qui n'arrive toujours pas, dit‑il, à admettre qu'une telle atrocité se soit produite à Tigounatine.
Ce village n’en est pas à son premier drame lié au terrorisme. En 1995, trois habitants du village, dont un père et son fils, ont déjà été tués par des militaires dans un barrage. Pourtant, les habitants affirment n’avoir jamais vu un seul terroriste dans la région.
A 12 h 30, les deux victimes ont été enterrées dans les deux cimetières familiaux situés à équidistance de la placette du village. La foule s'est dispersée dans le calme. Mais dans les esprits, une grande interrogation demeure : pourquoi les bavures de l'armée ne cessent‑elles de se multiplier dans la wilaya de Tizi Ouzou ces dernières semaines ? Une réunion est prévue demain vendredi au village pour décider des suite à donner à cette bavure.
tsa
Malgré le deuil et la douleur, les villageois ont tenu à accueillir tout le monde dans une grande dignité. « Da Mohand [le retraité tué par les militaires, ndlr] n'a laissé derrière lui que son épouse et sa fille. Il a sacrifié sa vie en France pour s'assurer une paisible retraite au village à son retour mais voilà qu'il n'a finalement même pas eu le droit d'être enterré avec son corps intègre », commente un jeune devant le domicile de Maatoub Ramdane. À 65 ans, ce retraité n’avait qu’une seule passion : la chasse à proximité du village.
« À proximité du village », insistent les habitants de Tigounatine. Parce que, disent‑ils, ces derniers temps, « on vivait avec une présence militaire qui faisait craindre le pire ». Le « pire » a fini par se produire, mardi dernier à 14 h. Deux hommes ont été tués. De l'entrée du village, ont peut voir aisément l'endroit où Ramdane et Rafik ont été tués.
Des centaines de balles ont été tirées par les militaires, affirment les villageois qui ont assisté au carnage. Elles ont complètement mutilé leurs corps. Le lieu du drame n'est distant que d'environ 200 mètres des dernières habitations du village. C’est dans un lieu découvert, à une cinquantaine de mètres d'un poulailler et à proximité d'un champ cultivé que les militaires en "embuscade" avaient, selon les indications des habitants, ouvert le feu sur les deux victimes. Ils ont tiré sans arrêt pendant près d’une heure, affirment les villageois. Ces derniers étaient nombreux à avoir assisté à la scène. À avoir tout vu.
« J'étais dans mon champ lorsque des rafales successives ont commencé à déchirer le silence qui régnait. J'étais à moins de 200 mètres d'Iguer Elekrar quand les balles ont commencé à siffler au‑dessus de ma tête. Je me suis mis à plat ventre derrière mon olivier pendant toute la durée des rafales. Ils ont tiré pendant près d'une heure avec quelques interruptions », raconte un témoin oculaire. De nombreux habitants du village étaient dans les champs voisins au moment des tirs » Tout le monde était terrifié et pris de panique », dit‑il.
Rafik et Ramdane étaient accompagnés par quatre chiens dont la présence devait faire comprendre aux militaires qu'il s'agissait de chasseurs du village, affirment les villageois. « Je croyais à un accrochage avec un important groupe terroriste mais soudainement voilà que les militaires ont ramené Rafik encore vivant et le corps de Da Mohand couvert, donc mort, et ce fut la panique au village », ajoute un membre du comité de village. « Les militaires tiraient dans tous les sens » raconte un autre quinquagénaire qui n'arrive toujours pas, dit‑il, à admettre qu'une telle atrocité se soit produite à Tigounatine.
Ce village n’en est pas à son premier drame lié au terrorisme. En 1995, trois habitants du village, dont un père et son fils, ont déjà été tués par des militaires dans un barrage. Pourtant, les habitants affirment n’avoir jamais vu un seul terroriste dans la région.
A 12 h 30, les deux victimes ont été enterrées dans les deux cimetières familiaux situés à équidistance de la placette du village. La foule s'est dispersée dans le calme. Mais dans les esprits, une grande interrogation demeure : pourquoi les bavures de l'armée ne cessent‑elles de se multiplier dans la wilaya de Tizi Ouzou ces dernières semaines ? Une réunion est prévue demain vendredi au village pour décider des suite à donner à cette bavure.
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