Une grande partie des imams présents, hier, à un colloque organisé à Dar El Imam d’Alger, ont refusé de se lever lorsque a retenti l’hymne national, parce que considérant «Kassaman bidâa». Ce qui a provoqué la colère du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah.
Le ministre n’a pas pu garder son calme, dans une atmosphère, le moins que l’on puisse dire, survoltée. Devant un parterre de religieux présents à la salle de conférences de Dar El Imam, Bouabdallah Ghlamallah a vivement dénoncé «ce genre de comportement qui n’a rien à voir avec les valeurs et les percepts de l’Islam».
«Il est triste que les symboles de la nation ne soient pas appréhendés à leur juste signification», se désole-t-il. Et de lancer : «Un imam, plébiscité par le peuple, qui affiche une telle attitude mérite d’être destitué.
L’imam est celui qui est d’une moralité irréprochable. Je ne remets pas en cause les connaissances de tous les Algériens, bien heureusement, mais ces interprétations disparates et incohérentes des symboles de la nation créent une fissure.
Il est inconcevable qu’un imam ne fasse pas la différence entre le bouddhisme et la promesse faite aux Martyrs ! » Il est à souligner que le ministre n’a pas été le seul à dénoncer l’attitude des imams.
Des oulémas et hommes d’histoire ont déploré le fait. Le président du Conseil scientifique de la wilaya d’Alger, Amar Talbi, a parlé carrément de « perversité ». «Le vrai rôle de l’imam est d’être un guide aussi bien dans les pratiques religieuses que sociales, son rôle ne se limite pas au prêche du vendredi et à l’appel à la prière, souligne-t-il.
Ce personnage ne peut pas être un vrai imam s’il ne jouit pas d’un nationalisme exemplaire.» «La religion, poursuit-il, est indissociable des valeurs de la nation. Si l’imam ne ressuscite pas la mémoire de nos Martyrs avec gratitude, celui-ci ne réussit pas sa tâche.» «La société dans laquelle il prêche est menacée d’une fracture sociale, ajoute le président du Conseil scientifique de la wilaya d’Alger.
Il ne suffit pas seulement d’être un grand connaisseur de la religion pour être imam. Les imams sont appelés à se mettre à jour dans tous les sens, ils doivent changer leurs outils et actualiser leurs programmes, comme c’est le cas pour la science.»
Par ailleurs, le directeur des affaires religieuses et les wakfs de la wilaya d’Alger a annoncé l’ouverture, cet été, d’une école pour l’enseignement du Coran au profit de 10 000 enfants. En ce qui concerne le hadj, le ministre a indiqué qu’ils seront pas moins de 36 000 pélerins à se rendre aux Lieux Saints de l’Islam cette année, pour un coût fixé à 290 000 DA.
Interrogé au sujet du projet de la Grande mosquée d’Alger, Bouabdallah Ghlamallah a affirmé que toutes les études avaient été finalisées et que les parties chargées de la réalisation du projet n’attendent que le feu vert pour entamer les travaux.
Rebiha Akriche
Courrier d'Algérie
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Le ministre n’a pas pu garder son calme, dans une atmosphère, le moins que l’on puisse dire, survoltée. Devant un parterre de religieux présents à la salle de conférences de Dar El Imam, Bouabdallah Ghlamallah a vivement dénoncé «ce genre de comportement qui n’a rien à voir avec les valeurs et les percepts de l’Islam».
«Il est triste que les symboles de la nation ne soient pas appréhendés à leur juste signification», se désole-t-il. Et de lancer : «Un imam, plébiscité par le peuple, qui affiche une telle attitude mérite d’être destitué.
L’imam est celui qui est d’une moralité irréprochable. Je ne remets pas en cause les connaissances de tous les Algériens, bien heureusement, mais ces interprétations disparates et incohérentes des symboles de la nation créent une fissure.
Il est inconcevable qu’un imam ne fasse pas la différence entre le bouddhisme et la promesse faite aux Martyrs ! » Il est à souligner que le ministre n’a pas été le seul à dénoncer l’attitude des imams.
Des oulémas et hommes d’histoire ont déploré le fait. Le président du Conseil scientifique de la wilaya d’Alger, Amar Talbi, a parlé carrément de « perversité ». «Le vrai rôle de l’imam est d’être un guide aussi bien dans les pratiques religieuses que sociales, son rôle ne se limite pas au prêche du vendredi et à l’appel à la prière, souligne-t-il.
Ce personnage ne peut pas être un vrai imam s’il ne jouit pas d’un nationalisme exemplaire.» «La religion, poursuit-il, est indissociable des valeurs de la nation. Si l’imam ne ressuscite pas la mémoire de nos Martyrs avec gratitude, celui-ci ne réussit pas sa tâche.» «La société dans laquelle il prêche est menacée d’une fracture sociale, ajoute le président du Conseil scientifique de la wilaya d’Alger.
Il ne suffit pas seulement d’être un grand connaisseur de la religion pour être imam. Les imams sont appelés à se mettre à jour dans tous les sens, ils doivent changer leurs outils et actualiser leurs programmes, comme c’est le cas pour la science.»
Par ailleurs, le directeur des affaires religieuses et les wakfs de la wilaya d’Alger a annoncé l’ouverture, cet été, d’une école pour l’enseignement du Coran au profit de 10 000 enfants. En ce qui concerne le hadj, le ministre a indiqué qu’ils seront pas moins de 36 000 pélerins à se rendre aux Lieux Saints de l’Islam cette année, pour un coût fixé à 290 000 DA.
Interrogé au sujet du projet de la Grande mosquée d’Alger, Bouabdallah Ghlamallah a affirmé que toutes les études avaient été finalisées et que les parties chargées de la réalisation du projet n’attendent que le feu vert pour entamer les travaux.
Rebiha Akriche
Courrier d'Algérie
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