L'Algérie gèle sa participation financière au projet de grande mosquée de Marseille
Rien ne va plus pour la Grande mosquée de Marseille, dans le sud de la France. Alger a décidé de mettre en suspens sa participation financière au projet, rapporte, mercredi 1er septembre, le quotidien régional La Provence. En fait, la décision a été prise la semaine dernière par le gouvernement algérien, à l'issue de la visite à Marseille du secrétaire d'État chargé de la communauté nationale à l'étranger, Halim Benattallah. L'Algérie s'était engagée à participer à hauteur de 360.000 euros à la construction de la mosquée.
Une décision due au changement de président de l'Association de la Mosquée de Marseille qui gère le projet de la Mosquée. Le nouveau président, Abderrhamane Ghoul, n'a pas les faveurs d'Alger, à l'inverse de son prédécesseur Nourredine Cheikh. Car au delà de la simple question du financement de la future mosquée c'est surtout une lutte d'influence au sein de la communauté musulmane de Marseille qui est à l'origine de cette crise. Le Collectif des associations algériennes et franco-algériennes de Marseille, qui a mené le lobbying auprès des autorités algériennes, souhaite que la communauté musulmane algérienne ait la plus grande place dans la gestion de la future mosquée étant donné qu'elle représente 60% des musulmans de la ville.
Une position qui n'est pas partagée par le nouveau président, ni d'ailleurs par la ville de Marseille qui veut à tout prix éviter qu'un pays étranger ne s'immisce dans le fonctionnement de la mosquée. Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a d'ailleurs décidé que les dons en provenance de pays étrangers ne pouvaient pas excéder 20% du budget de l'édifice qui s'élève à 22 millions d'euros.