Pour avoir distribué un appel du comité national des chômeurs pour un rassemblement pacifique, Dalila Touat, 35 ans et diplômée de magister en physique, a passé une nuit au commissariat central de Mostaganem ! Pis encore, jeudi, elle a été inculpée par le procureur général pour "incitation à un rassemblement illégal" et risque ainsi une année de prison ferme.
Elle a 35 ans et elle n'a jamais travaillé. Ses conditions de vie déplorables et la modestie de sa famille ne lui ont même pas permis de terminer son doctorat à l'université. Et pourtant, elle était une brillante étudiante. Si brillante qu'elle a réussi à décrocher haut la main son diplôme de magister.
Mais même avec ce diplôme, Dalila n'a jamais pu rêver de conquérir de nouveaux horizons. Et pour cause, le chômage dans sa localité, Mostaganem, bat des records et martyrise les jeunes. Révoltée contre cette vie de misère et ce destin injuste, Dalila s'engage pour défendre la cause des chômeurs. Mais cet engagement vient de bouleverser sa vie car les autorités viennent de décider de la punir pour son combat en faveur de la dignité des jeunes diplômés Algériens exclus d'un marché du travail régi entièrement par la corruption et le népotisme.
Mercredi, à 16 au moment elle se rendait au bureau de poste de Mostaganem, les policiers interpellent sans ménagement la jeune chômeuse : "c'est toi qui distribuais hier des tracts contre les autorités", s'écrient-ils. La jeune Dalila a beau essayé de se défendre en expliquant qu'il s'agit d'un appel provenant d'une organisation de la société civile, mais rien à faire, les policiers procèdent à son arrestation et l'embarquent au commissariat.
"Je les ai suppliés de me relâcher car jamais dans ma vie je n'ai fait quelque chose de grave pour mériter de passer la nuit au commissariat. Je leur ai dit que je ne militais pour aucun parti politique, mais je défendais la cause des chômeurs", confie-t-elle à elwatan.com, les larmes aux yeux. Sous le choc, Dalila n'arrive toujours pas à réaliser qu'on l'a accusée de "servir les projets politiques de certaines organisations qui cherchent à destabliser l'Algérie" !
"On m'a demandé si j'étais militante du parti de Said Sadi ! On m'a interrogé pourquoi je voulais du mal à mon pays en appelant les jeunes à se révolter ! Mais, moi, je n'ai cherché qu'à informer les citoyens sur le rassemblement que nous allons tenir à Alger dimanche prochain. Est-ce un crime ?", se demande notre interlocutrice.
Jeudi matin, le cauchemar de Dalila Touat ne fait que commencer. Présentée devant le procureur général, elle va passer des heures durant dans un tribunal comme un vulgaire malfrat. Parce qu'elle a cherché à défendre son droit de travailler, Dalila Touat a été inculpée de deux chefs d'inculpation "pour incitation à la désobéissance et rassemblement illégal" ! Relâchée jeudi vers les coups de 15 H 00, Dalila Touat ne trouve toujours pas la force à se relever de cette épreuve après ce grave abus d'autorité. "Quelqu'un comprend-t-il le chômage et la pauvreté qui étouffent les jeunes dans ce pays ?" S'interroge-elle en pleurant comme pour dire que l'injustice vient de briser son amour pour l'Algérie.
Abderrahmane Semmar (El Watan).
Elle a 35 ans et elle n'a jamais travaillé. Ses conditions de vie déplorables et la modestie de sa famille ne lui ont même pas permis de terminer son doctorat à l'université. Et pourtant, elle était une brillante étudiante. Si brillante qu'elle a réussi à décrocher haut la main son diplôme de magister.
Mais même avec ce diplôme, Dalila n'a jamais pu rêver de conquérir de nouveaux horizons. Et pour cause, le chômage dans sa localité, Mostaganem, bat des records et martyrise les jeunes. Révoltée contre cette vie de misère et ce destin injuste, Dalila s'engage pour défendre la cause des chômeurs. Mais cet engagement vient de bouleverser sa vie car les autorités viennent de décider de la punir pour son combat en faveur de la dignité des jeunes diplômés Algériens exclus d'un marché du travail régi entièrement par la corruption et le népotisme.
Mercredi, à 16 au moment elle se rendait au bureau de poste de Mostaganem, les policiers interpellent sans ménagement la jeune chômeuse : "c'est toi qui distribuais hier des tracts contre les autorités", s'écrient-ils. La jeune Dalila a beau essayé de se défendre en expliquant qu'il s'agit d'un appel provenant d'une organisation de la société civile, mais rien à faire, les policiers procèdent à son arrestation et l'embarquent au commissariat.
"Je les ai suppliés de me relâcher car jamais dans ma vie je n'ai fait quelque chose de grave pour mériter de passer la nuit au commissariat. Je leur ai dit que je ne militais pour aucun parti politique, mais je défendais la cause des chômeurs", confie-t-elle à elwatan.com, les larmes aux yeux. Sous le choc, Dalila n'arrive toujours pas à réaliser qu'on l'a accusée de "servir les projets politiques de certaines organisations qui cherchent à destabliser l'Algérie" !
"On m'a demandé si j'étais militante du parti de Said Sadi ! On m'a interrogé pourquoi je voulais du mal à mon pays en appelant les jeunes à se révolter ! Mais, moi, je n'ai cherché qu'à informer les citoyens sur le rassemblement que nous allons tenir à Alger dimanche prochain. Est-ce un crime ?", se demande notre interlocutrice.
Jeudi matin, le cauchemar de Dalila Touat ne fait que commencer. Présentée devant le procureur général, elle va passer des heures durant dans un tribunal comme un vulgaire malfrat. Parce qu'elle a cherché à défendre son droit de travailler, Dalila Touat a été inculpée de deux chefs d'inculpation "pour incitation à la désobéissance et rassemblement illégal" ! Relâchée jeudi vers les coups de 15 H 00, Dalila Touat ne trouve toujours pas la force à se relever de cette épreuve après ce grave abus d'autorité. "Quelqu'un comprend-t-il le chômage et la pauvreté qui étouffent les jeunes dans ce pays ?" S'interroge-elle en pleurant comme pour dire que l'injustice vient de briser son amour pour l'Algérie.
Abderrahmane Semmar (El Watan).