Le fils de Khaled arrêté pour esclandre après un concert du roi du raï
Anyss, 15 ans, fils du chanteur Khaled, a été conduit vendredi soir au commissariat pour avoir semé la pagaille à l’issue d’une représentation de son père qu’il veut absolument rencontrer.
«Tout ce que j’ai de mon père, c’est sa gueule! » Dans la cuisine de l’appartement de Colombes (Hauts-de-Seine), hier après-midi, Anyss sirote un thé à la menthe. Le collégien de 15 ans est amer : la veille, il espérait faire enfin la connaissance de son père, le chanteur de raï Khaled, qu’il n’a jamais vu autrement qu’en photo ou à la télévision.
« J’espérais qu’il se conduise comme un homme, qu’on puisse parler et qu’il me dise en face qu’il ne veut pas me voir, qu’il me dise pourquoi. » Au lieu de ça, Anyss a passé une partie de la nuit au commissariat. « Khaled n’a jamais cherché à le voir », soupire Karima, la mère de l’adolescent, qui avait dû faire appel à la justice pour obtenir la reconnaissance de la paternité ainsi que le versement d’une pension alimentaire.
Depuis le jugement qui affirme qu’Anyss est bel et bien le fils de Khaled, l’adolescent porte son nom. Mais il n’a jamais rencontré son père pour autant, ce dernier n’étant pas obligé de voir son fils.
« Quand Anyss a su que Khaled se produisait à dix minutes de chez nous, il a voulu y aller, raconte sa mère, Karima. J’ai dit oui, je suis là pour le soutenir. Mais je n’aurais jamais pensé que les choses allaient tourner comme ça. »
«Je voulais juste voir mon père une fois»
Vendredi soir, le fils et sa mère prennent la voiture pour rejoindre Argenteuil, la commune voisine où se déroule le concert. « Dès qu’on est entrés, il nous a vus », assure Karima. Un peu plus tard, le jeune homme décide d’aller l’attendre dans les coulisses. « Il s’est installé à l’arrière de la scène pour attendre que son père termine, je l’ai laissé faire », précise Karima. « Il m’a vu et il a fait un détour pour m’éviter, il est sorti de l’autre côté, enrage Anyss. J’ai demandé à le voir et on m’a répondu qu’il ne voulait pas! » Déterminé, le garçon décide de ne pas quitter les lieux sans avoir pu lui parler. « Un agent de sécurité m’a emmené un peu à l’écart, et de là, je ne pouvais plus entrer. » La colère du garçon éclate. « J’ai mis des coups de pied dans la porte vitrée pour casser les carreaux et pouvoir rentrer, je voulais juste voir mon père une fois », dit l’adolescent, abattu.
Aussitôt, les forces de l’ordre interviennent. « Ils voulaient que je les suive, j’ai dit que je partirai avec eux mais seulement après avoir vu mon père », ajoute Anyss. La rencontre espérée n’aura pas lieu, et l’adolescent sera emmené au commissariat pour y être entendu.
«Je veux qu'il assume ses responsabilités et qu'il me dise pourquoi»
La ville n’ayant pas déposé plainte pour les dégradations, il ne sera pas poursuivi. Persuadé que sa « vie n’aurait pas été la même s’il avait eu [son] père et [sa] mère », Anyss a voulu raconter son histoire « pour que les gens soient au courant ». « Et puis c’est aussi une façon de lui faire passer un message, confie-t-il. Je n’ai pas besoin de lui au quotidien, je veux juste qu’il assume ses responsabilités et qu’il me dise pourquoi et on en restera là. » Malgré ses problèmes de comportement à l’école, Anyss assure « qu’en dehors de ça, ça va ». « J’ai des amis, de la famille et de l’ambition : je veux être journaliste. Je veux devenir quelqu’un pour le rencontrer et lui dire ses quatre vérités. »
Le Parisien, 27/03/2011
Anyss, 15 ans, fils du chanteur Khaled, a été conduit vendredi soir au commissariat pour avoir semé la pagaille à l’issue d’une représentation de son père qu’il veut absolument rencontrer.
«Tout ce que j’ai de mon père, c’est sa gueule! » Dans la cuisine de l’appartement de Colombes (Hauts-de-Seine), hier après-midi, Anyss sirote un thé à la menthe. Le collégien de 15 ans est amer : la veille, il espérait faire enfin la connaissance de son père, le chanteur de raï Khaled, qu’il n’a jamais vu autrement qu’en photo ou à la télévision.
« J’espérais qu’il se conduise comme un homme, qu’on puisse parler et qu’il me dise en face qu’il ne veut pas me voir, qu’il me dise pourquoi. » Au lieu de ça, Anyss a passé une partie de la nuit au commissariat. « Khaled n’a jamais cherché à le voir », soupire Karima, la mère de l’adolescent, qui avait dû faire appel à la justice pour obtenir la reconnaissance de la paternité ainsi que le versement d’une pension alimentaire.
Depuis le jugement qui affirme qu’Anyss est bel et bien le fils de Khaled, l’adolescent porte son nom. Mais il n’a jamais rencontré son père pour autant, ce dernier n’étant pas obligé de voir son fils.
« Quand Anyss a su que Khaled se produisait à dix minutes de chez nous, il a voulu y aller, raconte sa mère, Karima. J’ai dit oui, je suis là pour le soutenir. Mais je n’aurais jamais pensé que les choses allaient tourner comme ça. »
«Je voulais juste voir mon père une fois»
Vendredi soir, le fils et sa mère prennent la voiture pour rejoindre Argenteuil, la commune voisine où se déroule le concert. « Dès qu’on est entrés, il nous a vus », assure Karima. Un peu plus tard, le jeune homme décide d’aller l’attendre dans les coulisses. « Il s’est installé à l’arrière de la scène pour attendre que son père termine, je l’ai laissé faire », précise Karima. « Il m’a vu et il a fait un détour pour m’éviter, il est sorti de l’autre côté, enrage Anyss. J’ai demandé à le voir et on m’a répondu qu’il ne voulait pas! » Déterminé, le garçon décide de ne pas quitter les lieux sans avoir pu lui parler. « Un agent de sécurité m’a emmené un peu à l’écart, et de là, je ne pouvais plus entrer. » La colère du garçon éclate. « J’ai mis des coups de pied dans la porte vitrée pour casser les carreaux et pouvoir rentrer, je voulais juste voir mon père une fois », dit l’adolescent, abattu.
Aussitôt, les forces de l’ordre interviennent. « Ils voulaient que je les suive, j’ai dit que je partirai avec eux mais seulement après avoir vu mon père », ajoute Anyss. La rencontre espérée n’aura pas lieu, et l’adolescent sera emmené au commissariat pour y être entendu.
«Je veux qu'il assume ses responsabilités et qu'il me dise pourquoi»
La ville n’ayant pas déposé plainte pour les dégradations, il ne sera pas poursuivi. Persuadé que sa « vie n’aurait pas été la même s’il avait eu [son] père et [sa] mère », Anyss a voulu raconter son histoire « pour que les gens soient au courant ». « Et puis c’est aussi une façon de lui faire passer un message, confie-t-il. Je n’ai pas besoin de lui au quotidien, je veux juste qu’il assume ses responsabilités et qu’il me dise pourquoi et on en restera là. » Malgré ses problèmes de comportement à l’école, Anyss assure « qu’en dehors de ça, ça va ». « J’ai des amis, de la famille et de l’ambition : je veux être journaliste. Je veux devenir quelqu’un pour le rencontrer et lui dire ses quatre vérités. »
Le Parisien, 27/03/2011