Aujourd’hui, on expulse même les familles en plein hiver alors que c’est contraire à la loi, notamment l’article 245 de la Constitution de la République.
Plus de 3 000 enfants, 800 familles, 500 jeunes filles et autant de mères et de pères, de grands-mères et de grands-pères, ont été expulsés en l’espace d’une année seulement sur l’ensemble du territoire national.
Tels sont des chiffres rapportés par le «Comité SOS Expulsions», dont le porte-parole Salmi Hakim, est une victime de ce phénomène de société qui connaît aujourd’hui une escalade inquiétante. «Aujourd’hui, on expulse même les familles en plein hiver, alors que c’est strictement contraire à la loi, notamment l’article 245 de la Constitution de la République. Mais surtout contraire à la convention de l’ONU, emmenée par le le Centre Europe-Tiers Monde (CETIM) qui recommande une pièce de rechange pour chaque famille expulsée suivant les droits de l’homme, et dont l’Algérie est membre depuis 1966, puisque notre pays a ratifié et signé ce pacte», explique le porte-parole du Comité SOS Expulsion. Ce dernier, muni d’une armada de documents et de plusieurs lettres de SOS de familles victimes d’une expulsion abusive, a dénoncé l’acte désolant des élus locaux qui, selon lui, n’ont rien fait pour apaiser la souffrance de ces centaines de familles. Bien au contraire, les maires se sont éclipsés devant la situation précaire de ces expulsés, fuyant ainsi leurs devoirs face aux citoyens qui résident dans leur commune. «Ils ne nous reçoivent même pas dans leurs cabinets. Bien au contraire, ils évitent de nous accorder une audience pourtant légitime par rapport à notre cas», souligne-t-il. Il ajoutera : «La colère de ces milliers d’Algériens expulsés sans aucune pièce de rechange est en train de grandir. En tant que représentants de ces centaines de familles, nous sommes en train de les calmer, car on aime notre pays et nous savons très bien qu’il y a des gens qui exploitent la situation de ces familles afin de créer une tension. Nous faisons des efforts pour éviter un tel drame, mais la patience des familles à des limites, et on craint qu’un jour leur colère n’explose». Le porte-parole de ce Comité dira, d’autre part, que le nombre des familles expulsées a brusquement augmenté ces derniers mois, voire durant cet hiver même. «On a l’impression qu’il s’agit d’une opération préparée à l’avance. Jamais il n y’a eu autant d’expulsions que cette année. Elles connaissent une effroyable escalade. Au moment où je vous parle, des familles sont en train d’être expulsées de leurs demeures. Il s’agit de huit familles à Bab Ezzouar, trois familles à Tizi Ouzou et une famille à Blida. C’est très inquiétant. Chaque jour une moyenne de dix familles fait l’objet d’une expulsion», explique-t-il. Par ses actions, le comité tente de sensibiliser l’Etat afin que les choses bougent. Le rôle de l’Etat doit être positif. Des femmes âgées, des jeunes filles universitaires, des enfants, des employés de la radio, de la Protection civile, des Douanes, des psychologues, des médecins généralistes, des mamans au foyer, se trouvent actuellement dans la rue. Quel sera leur avenir ? Telle est la question qui se pose aujourd’hui.
Un psychologue, sa femme et ses deux fillettes dans un local
B. Djamel, âgé d’une quarantaine d’années, psychologue riche d’une expérience de 16 ans et père de deux fillettes, a été expulsé avec sa famille de sa demeure, le 18 juin dernier, dans la commune de Staouéli. Depuis, il est considéré comme un SDF. Aujourd’ui, ce jeune psychologue et sa famille réside dans un local, toujours à Staouéli. «Je reçois quotidiennement des patients, ils me racontent leurs peines afin que j’apaise leurs souffrances, mais de mon côté je souffre plus qu’eux, mais je n’arrive pas à le leur dire. Parfois, je me demande qui peut apaiser ma souffrance. Cela fait quatre mois que je suis SDF, mes deux fillettes n’arrivent plus à se concentrer sur leurs études, je ne sais plus quoi faire», nous explique-t-il. Depuis 1977, il louait un logement à Staouéli, et ne savait pas qu’un jour un huissier de justice accompagné de policiers se présenterait devant sa demeure pour lui demander de la quitter. Ce psychologue vit des moments insupportables avec sa famille et doit faire face au froid qui sévit actuellement.
Cinq douaniers, un sapeur-pompier et un animateur de la radio jetés à la rue avec leurs familles
Depuis le mois de septembre dernier, le rythme des expulsions s’est accéléré dans plusieurs wilayas du pays. A Alger, c’est le cas depuis ces derniers mois. Ainsi, cinq douaniers et leurs familles ont été jetés à la rue, et ce, à la veille de l’Aid El Adha. Ces malheureux ont installé des tentes de fortune du côté de Baba Hacéne.
A BirKhadem, huit familles ont été expulsées. Parmi ces familles, des cadres d’entreprise, un sapeur-pompier qui habitent actuellement des tentes. Ils habitaient au Centre de rééducation féminine de Birkhadem, devenu aujourd’hui un lieu de prestige pour nos émigrés.
Ces derniers viennent de tous horizons pour passer leurs vacances, alors qu’en face des familles avec leurs enfants habitent la rue.
A. Mounir, jeune animateur à la Radio nationale, a été victime d’une expulsion. Sa famille habite Kouba depuis 1945. Il vit dans un local avec sa mère âgée de 80 ans et ses frèresdans une Algérie souveraine.
«Ma mère a été jetée à la rue par l’Etat, et c’est dur d’accepter cela», explique ce jeune animateur.
le jour d'algerie
Plus de 3 000 enfants, 800 familles, 500 jeunes filles et autant de mères et de pères, de grands-mères et de grands-pères, ont été expulsés en l’espace d’une année seulement sur l’ensemble du territoire national.
Tels sont des chiffres rapportés par le «Comité SOS Expulsions», dont le porte-parole Salmi Hakim, est une victime de ce phénomène de société qui connaît aujourd’hui une escalade inquiétante. «Aujourd’hui, on expulse même les familles en plein hiver, alors que c’est strictement contraire à la loi, notamment l’article 245 de la Constitution de la République. Mais surtout contraire à la convention de l’ONU, emmenée par le le Centre Europe-Tiers Monde (CETIM) qui recommande une pièce de rechange pour chaque famille expulsée suivant les droits de l’homme, et dont l’Algérie est membre depuis 1966, puisque notre pays a ratifié et signé ce pacte», explique le porte-parole du Comité SOS Expulsion. Ce dernier, muni d’une armada de documents et de plusieurs lettres de SOS de familles victimes d’une expulsion abusive, a dénoncé l’acte désolant des élus locaux qui, selon lui, n’ont rien fait pour apaiser la souffrance de ces centaines de familles. Bien au contraire, les maires se sont éclipsés devant la situation précaire de ces expulsés, fuyant ainsi leurs devoirs face aux citoyens qui résident dans leur commune. «Ils ne nous reçoivent même pas dans leurs cabinets. Bien au contraire, ils évitent de nous accorder une audience pourtant légitime par rapport à notre cas», souligne-t-il. Il ajoutera : «La colère de ces milliers d’Algériens expulsés sans aucune pièce de rechange est en train de grandir. En tant que représentants de ces centaines de familles, nous sommes en train de les calmer, car on aime notre pays et nous savons très bien qu’il y a des gens qui exploitent la situation de ces familles afin de créer une tension. Nous faisons des efforts pour éviter un tel drame, mais la patience des familles à des limites, et on craint qu’un jour leur colère n’explose». Le porte-parole de ce Comité dira, d’autre part, que le nombre des familles expulsées a brusquement augmenté ces derniers mois, voire durant cet hiver même. «On a l’impression qu’il s’agit d’une opération préparée à l’avance. Jamais il n y’a eu autant d’expulsions que cette année. Elles connaissent une effroyable escalade. Au moment où je vous parle, des familles sont en train d’être expulsées de leurs demeures. Il s’agit de huit familles à Bab Ezzouar, trois familles à Tizi Ouzou et une famille à Blida. C’est très inquiétant. Chaque jour une moyenne de dix familles fait l’objet d’une expulsion», explique-t-il. Par ses actions, le comité tente de sensibiliser l’Etat afin que les choses bougent. Le rôle de l’Etat doit être positif. Des femmes âgées, des jeunes filles universitaires, des enfants, des employés de la radio, de la Protection civile, des Douanes, des psychologues, des médecins généralistes, des mamans au foyer, se trouvent actuellement dans la rue. Quel sera leur avenir ? Telle est la question qui se pose aujourd’hui.
Un psychologue, sa femme et ses deux fillettes dans un local
B. Djamel, âgé d’une quarantaine d’années, psychologue riche d’une expérience de 16 ans et père de deux fillettes, a été expulsé avec sa famille de sa demeure, le 18 juin dernier, dans la commune de Staouéli. Depuis, il est considéré comme un SDF. Aujourd’ui, ce jeune psychologue et sa famille réside dans un local, toujours à Staouéli. «Je reçois quotidiennement des patients, ils me racontent leurs peines afin que j’apaise leurs souffrances, mais de mon côté je souffre plus qu’eux, mais je n’arrive pas à le leur dire. Parfois, je me demande qui peut apaiser ma souffrance. Cela fait quatre mois que je suis SDF, mes deux fillettes n’arrivent plus à se concentrer sur leurs études, je ne sais plus quoi faire», nous explique-t-il. Depuis 1977, il louait un logement à Staouéli, et ne savait pas qu’un jour un huissier de justice accompagné de policiers se présenterait devant sa demeure pour lui demander de la quitter. Ce psychologue vit des moments insupportables avec sa famille et doit faire face au froid qui sévit actuellement.
Cinq douaniers, un sapeur-pompier et un animateur de la radio jetés à la rue avec leurs familles
Depuis le mois de septembre dernier, le rythme des expulsions s’est accéléré dans plusieurs wilayas du pays. A Alger, c’est le cas depuis ces derniers mois. Ainsi, cinq douaniers et leurs familles ont été jetés à la rue, et ce, à la veille de l’Aid El Adha. Ces malheureux ont installé des tentes de fortune du côté de Baba Hacéne.
A BirKhadem, huit familles ont été expulsées. Parmi ces familles, des cadres d’entreprise, un sapeur-pompier qui habitent actuellement des tentes. Ils habitaient au Centre de rééducation féminine de Birkhadem, devenu aujourd’hui un lieu de prestige pour nos émigrés.
Ces derniers viennent de tous horizons pour passer leurs vacances, alors qu’en face des familles avec leurs enfants habitent la rue.
A. Mounir, jeune animateur à la Radio nationale, a été victime d’une expulsion. Sa famille habite Kouba depuis 1945. Il vit dans un local avec sa mère âgée de 80 ans et ses frèresdans une Algérie souveraine.
«Ma mère a été jetée à la rue par l’Etat, et c’est dur d’accepter cela», explique ce jeune animateur.
le jour d'algerie