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L'administration pointée du doigt, les ouvriers excusés

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djam09

djam09

Variant d'un secteur à l'autre, le phénomène de l'absentéisme durant le mois sacré pose un problème de société qui n'est pas près d'être résolu. L'Algérien est-il bosseur ou, au contraire, ce fainéant que nous décrit avec force détails la littérature raciste coloniale ? Les réponses sont multiples.

Le faiT est avéré : durant le mois de Ramadhan, les travailleurs s'absentent davantage de leurs lieux de travail. Le taux d'absentéisme, qui peut être parfois assez élevé, varie cependant d'un secteur à l'autre. «Il est surtout important au niveau des administrations publiques et des institutions étatiques où des employés et leurs chefs ont pris l'habitude de renvoyer les affaires courantes après le ramadhan», explique le Pr B. Kouadri, de l'université de Chlef.

Selon lui, «par refus de s'assumer entièrement, et surtout par abus, les cadres de l'administration ont développé des réflexes qui sont devenus, aujourd'hui, pratique courante dans l'ensemble des institutions». Notre interlocuteur avertit cependant qu'il ne faut pas faire d'amalgame : «Il faut différencier entre le simple guichetier, le chef d'unité, le chef de service et le cadre supérieur…».

Au niveau du secteur productif, la chose est plus difficile à cerner, explique de son côté M. Idir, directeur d'une importante entreprise de maintenance industrielle. Selon lui, dans une entreprise de production, «il n'y a aucun rapport entre un employé de bureau et un travailleur affecté à une machine. Si le premier peut se dérober de son service

ou imprégner le rythme qu'il veut à son travail, le second est obligé de s'acquitter quotidiennement de son quota de pièces à usiner». M. Idir avoue que son entreprise connaît un ralentissement durant le mois sacré. Toutefois, c'est «l'environnement général qui prévaut en pareil mois» et non à un surplus d'absences qu'il attribue la baisse d'activité.

Manque de sommeil et gastralgies
Interrogée sur le nombre de malades qu'elle reçoit durant le mois de ramadhan, une spécialiste en médecine du travail à Rouiba reconnaît une relative augmentation des demandes de congé pour maladie. Mais cela se justifie dans la majorité des cas, indique-t-elle en précisant que «le changement brusque d'habitudes entraîne automatiquement des problèmes de santé, le plus souvent passagers». Elle nous précise que les travailleurs viennent consulter généralement pour des problèmes gastriques et de fatigue.

Selon cette spécialiste, la prévalence des maladies gastriques est due au changement de régime alimentaire, tandis que l'asthénie est provoquée par le manque de sommeil, dû lui aux veillées tardives. C'est le même constat que dresse le Dr N. Mazouzi, généraliste, qui dit recevoir un nombre incalculable de malades dans la journée, la plupart se plaignant de «maux au ventre». «Pour ce genre de malades, un traitement et quelques conseils suffisent, le problème se pose surtout pour les diabétiques et les hypertendus qui ne suivent pas nos prescriptions».

Ce praticien, installé depuis 25 ans dans une zone rurale de la wilaya de Mostaganem, indique toutefois n'avoir jamais constaté de baisse d'activité dans le secteur de l'agriculture. «L'année dernière, l'activité agricole battait son plein durant le mois de ramadhan. Ce sera pareil cette année, d'autant que le mois de carême tombe en période de récoltes», dit-il, ajoutant que «dans cette région, la majorité des paysans travaillent pour leur compte».

«C'est le management…»
Economiste et expert-comptable, K. Ouaddah explique que la baisse d'activité durant le ramadhan est à attribuer à la manière dont a été toujours gérée l'économie du pays, notamment durant la période de construction du socialisme.

«La politique de plein-emploi, l'insouciance des dirigeants qui comptaient plus sur les revenus pétroliers que sur l'amélioration de la production et de la productivité dans les secteurs industriels et agricoles, l'incompétence du syndicat et le laisser-aller des managers ont dénaturé le sens du labeur chez l'Algérien», commente cet expert qui a observé ces phénomènes dans toutes les entreprises où il a eu à exercer.

Aujourd'hui, ajoute-t-il, il est très difficile d'inverser la vapeur, notamment dans les entreprises du secteur public qui peinent à s'adapter au nouveau contexte économique. Pour autant, M. Ouaddah n'accepte pas les accusations à l'emporte-pièce sur l'ouvrier algérien. «Le travailleur algérien n'est pas différent du travailleur italien, russe ou indien.

Tout est question de management, d'organisation du travail et surtout de justice». Selon notre interlocuteur, «les travailleurs développent des stratégies de défense quand leurs droits élémentaires sont bafoués. Cela se traduit par les grèves de zèle, l'absentéisme médical, les grèves et parfois par des actes de sabotage contre l'outil de production», conclut-il.

Par A. Laïb

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