Les passagers du bus de la ligne B ne sont pas prêts d’oublier le cauchemar digne des films hollywoodiens vécu dans la nuit de mardi à mercredi au niveau de l’arrêt de bus situé à proximité du parc d’attractions de la ville d’Oran. Ils étaient loin de se douter que les passagers pris à cet abribus étaient en réalité des agresseurs. Les quatre bandits, qui sont montés dans le bus aux environs de 23h30, ont neutralisé le chauffeur et le receveur à l’aide d’armes blanches. Avant d’ordonner au chauffeur de rouler à moyenne allure, trois autres malfrats ont aspergé les voyageurs avec du gaz lacrymogène et les ont délestés de leur argent, bijoux et portable. Les supplications éplorées des enfants n’ont eu aucun effet sur les bandits. Ces derniers se sont pris violemment au receveur qui refusait de leur remettre la recette. Malgré les hurlements, les malfaiteurs ont continué leur basse besogne en fouillant impudiquement les femmes qui résistaient à leurs menaces. Selon le témoignage d’un passager, le cauchemar aura duré plus d’une dizaine de minutes. “Sur une distance de 300 mètres, nous avons subi les insultes et les attaques des assaillants qui nous ont agressés avec une rare violence”, affirme-t-il. Le bus, qui avait à son bord une soixantaine de passagers, roulait doucement en direction du quartier Maraval. Deux passagers qui protestaient seront rudement pris à partie par les gangsters. Un témoignage de l’un deux est édifiant : “J’ai subi avec mon voisin de siège une avalanche de coups pour avoir osé dénoncer cet acte ignoble.” Assurant la desserte de la ceinture périphérique entre les quartiers d’Es-Seddikia et de Maraval, la ligne B est généralement convoitée par les bandits. Ceux-ci jettent leur dévolu sur ce tronçon routier excentré de la ville qui offre des avantages de fuite vers les quartiers tout proches. Il y a, à peine un mois, une bande de malfaiteurs activant dans cette zone a été démantelée par les services de sécurité. Signe que la situation est persistante, les services de médecine légale du CHU d’Oran et de l’hôpital du 1er-Novembre ont enregistré, en l’espace de 48 heures, une affluence record de plus de 80 personnes, toutes victimes d’agressions brutales à l’arme blanche. Selon notre source, la majorité des personnes agressées proviennent de différents quartiers de la ville. Les agressions surviennent particulièrement au niveau des bureaux de poste, des banques et des marchés. Contusions graves, blessures aggravées à l’arme blanche ou à l’aide d’objets contondants sont parmi les principaux types d’agression. Les victimes, qui affluent au niveau de ces services, ont affirmé avoir été attaquées par des bandes de jeunes voyous. Sous la menace d’armes blanches, les victimes, dont des femmes, ont été délestées de leur argent et de leurs bijoux. Durant la journée d’avant-hier, pas moins d’une cinquantaine de victimes de sexe masculin se sont présentées au service de la médecine légale du CHU d’Oran. Des blessures graves à la tête et au visage sont constatées par les services compétents qui délivrent des certificats d’incapacité de travail. Le phénomène des agressions, récurrent durant cette période, s’amplifie au fur et à mesure de l’avancée du mois du Ramadhan
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