L'on n'arrête pas de se critiquer les uns les autres, quand il s'agit de la capacité et de la persévérance du travailleur algérien. L'on ne cesse de répéter cette légende culte qui dépeint l'Algérien comme étant un fainéant fini.
Si on n'en finit pas avec les bouchons de la circulation routière et avec le surpeuplement des rues des grandes villes à toute heure de la journée, c'est par ce que les employés désertent leur bureau très tôt», «si nos villes sont d'interminables chantiers, c'est parce qu'il n'y a pas une main-d'œuvre suffisante».
«La preuve, on fait appel aux Chinois pour achever nos travaux et entamer d'autres», et si «on importe les produits d'agriculture, c'est parce qu'on n'a plus d'agriculteurs et que tous les jeunes veulent travailler dans des bureaux». Ce sont les phrases récoltées lors d'un radio trottoir. Des phrases qui sont, d'ailleurs, devenues célèbres dans notre langage. Mais est-il censé de taxer l'Algérien de paresseux ? Est-il fondé de le voir comme un élément «freinant» de la société algérienne ? La rente pétrolière favoriserait-elle la passivité des Algériens ?
Le travailleur algérien vu par les autres
Une émission télévisée étrangère a qualifié l'Algérie de «l'Eldorado» aux 120 milliards de dinars d'investissement public, qui attire tous les groupes étrangers de construction qui doivent, cependant, s'incliner devant le bâtiment chinois. Cette émission n'a pas manqué de refléter la persévérance des Chinois dans leur besogne, qui n'a guerre mis en valeur le travail des employés algériens.
A travers l'émission en question, les responsables de chantiers chinois n'avaient pas l'air de se réjouir du recrutement d'un quart d'ouvriers algériens sur leur chantier, sachant qu'une cinquantaine d'ouvriers algériens sont recrutés sur un chantier de 700 travailleurs chinois. «Les Algériens sont particulièrement lents, s'ils sont payés deux fois moins que nous, c'est par ce qu'ils sont deux fois moins efficaces que nous», avait fait remarqué un des responsables chinois, se ventant de pouvoir construire un immeuble de 10 étages en deux mois et un étage en six jours.
Le plus terrible est que durant l'émission, on nous a montré deux ouvriers algériens s'amuser en se moquant d'un Chinois poussant hâtivement sa brouette. Même Hamid Temmar, ancien ministre des Investissements, avait loué le travail des Chinois,
sans pour autant dénigrer le travail des Algériens, déclarant qu'ils ont «un ressort formidable de flexibilité qui leur permet d'aboutir sur un plan international à des prix qui sont imbattables et à des qualités remarquables».
«C'est la faute à l'Etat»
Pourtant, interrogeant des jeunes, ceux-ci se sont défendus, se plaignant du chômage depuis la concurrence des ouvriers chinois. " «60% des jeunes Constantinois sont en chômage depuis que les
chantiers sont envahis par eux», s'est exprimé un jeune Constantinois. «Si on ne travaille pas, c'est parce que l'Etat ne nous donne pas la possibilité de le faire. Toutes les portes sont fermées et toutes les opportunités sont offertes aux étrangers», clame un autre jeune, habitant la capitale.
Par Souad B.L.
Si on n'en finit pas avec les bouchons de la circulation routière et avec le surpeuplement des rues des grandes villes à toute heure de la journée, c'est par ce que les employés désertent leur bureau très tôt», «si nos villes sont d'interminables chantiers, c'est parce qu'il n'y a pas une main-d'œuvre suffisante».
«La preuve, on fait appel aux Chinois pour achever nos travaux et entamer d'autres», et si «on importe les produits d'agriculture, c'est parce qu'on n'a plus d'agriculteurs et que tous les jeunes veulent travailler dans des bureaux». Ce sont les phrases récoltées lors d'un radio trottoir. Des phrases qui sont, d'ailleurs, devenues célèbres dans notre langage. Mais est-il censé de taxer l'Algérien de paresseux ? Est-il fondé de le voir comme un élément «freinant» de la société algérienne ? La rente pétrolière favoriserait-elle la passivité des Algériens ?
Le travailleur algérien vu par les autres
Une émission télévisée étrangère a qualifié l'Algérie de «l'Eldorado» aux 120 milliards de dinars d'investissement public, qui attire tous les groupes étrangers de construction qui doivent, cependant, s'incliner devant le bâtiment chinois. Cette émission n'a pas manqué de refléter la persévérance des Chinois dans leur besogne, qui n'a guerre mis en valeur le travail des employés algériens.
A travers l'émission en question, les responsables de chantiers chinois n'avaient pas l'air de se réjouir du recrutement d'un quart d'ouvriers algériens sur leur chantier, sachant qu'une cinquantaine d'ouvriers algériens sont recrutés sur un chantier de 700 travailleurs chinois. «Les Algériens sont particulièrement lents, s'ils sont payés deux fois moins que nous, c'est par ce qu'ils sont deux fois moins efficaces que nous», avait fait remarqué un des responsables chinois, se ventant de pouvoir construire un immeuble de 10 étages en deux mois et un étage en six jours.
Le plus terrible est que durant l'émission, on nous a montré deux ouvriers algériens s'amuser en se moquant d'un Chinois poussant hâtivement sa brouette. Même Hamid Temmar, ancien ministre des Investissements, avait loué le travail des Chinois,
sans pour autant dénigrer le travail des Algériens, déclarant qu'ils ont «un ressort formidable de flexibilité qui leur permet d'aboutir sur un plan international à des prix qui sont imbattables et à des qualités remarquables».
«C'est la faute à l'Etat»
Pourtant, interrogeant des jeunes, ceux-ci se sont défendus, se plaignant du chômage depuis la concurrence des ouvriers chinois. " «60% des jeunes Constantinois sont en chômage depuis que les
chantiers sont envahis par eux», s'est exprimé un jeune Constantinois. «Si on ne travaille pas, c'est parce que l'Etat ne nous donne pas la possibilité de le faire. Toutes les portes sont fermées et toutes les opportunités sont offertes aux étrangers», clame un autre jeune, habitant la capitale.
Par Souad B.L.