Les articles prisés sont bien sûr les vêtements, mais aussi des achats reportés tels que l’électroménager, la vaisselle, les jouets pour enfants…qui sont aussi en mode rabais.
Des magasins et centres commerciaux pris d’assaut dès l’ouverture par des citoyens en délire, des agents de sécurité qui les font rentrer un à un dans ces boutiques archi-combles…Ce n’est pas en France ou aux Etats-Unis que cela se passe, mais bien chez nous! Le coup d’envoi des soldes d’hiver a été donné lundi dernier et on peut dire que la fièvre acheteuse a atteint les Algériens! Dans les centres commerciaux d’Alger, dès le matin, des clients attendaient déjà devant les magasins bien avant l’heure d’ouverture. Ils souhaitaient, être les premiers à faire de bonnes affaires en évitant la rupture des stocks, mais aussi les bousculades de l’après-midi. Et il n’avaient pas tort! Car, ils n’allaient pas tarder à se marcher littéralement sur les pieds. Les parkings affichaient complet. Dans les magasins, il fallait faire la chaîne aux cabines d’essayage et aux caisses. C’est véritablement la folie! Il est vrai que la culture des soldes n’est pas forcément ancrée dans les habitudes des Algériens, mais depuis quelques années, elle séduit beaucoup de monde. L’ouverture des centres commerciaux de Bab Ezzouar et Ardis, y avaient grandement contribué. Ils avaient remis au goût du jour cette pratique qui existe pourtant dans la réglementation depuis 2006, en organisant leurs trois semaines de soldes. Mais c’est surtout les rabais proposés qui attirent. Avec la crise qui a frappé le pays en 2015 et les perspectives sombres de 2016 et la clémence du temps, la consommation était au ralenti. Ce qui a provoqué des stocks en magasin encore assez importants. Alors que les commerçants accordent déjà des réductions dont le consommateur ne profite normalement que durant la troisième semaine de soldes:jusqu’à 50 voire 80%! Les articles prisés sont bien sûr les vêtements, mais aussi des achats reportés tels que l’électroménager, la vaisselle, les jouets pour enfants…qui sont aussi en mode rabais. On trouve par exemple des baskets des grandes marques mondiales, cédées à peine à 2000 dinars alors qu’elles dépassent en temps normal les 7000 dinars. De même que pour des pantalons et autres vêtements qu’on peut trouver aux alentours de 1000 dinars, tout dépend de la marque.
Des baskets de grandes marques à 2000 dinars!
On peut avoir une tenue complète, chaussures comprises à 5000 dinars alors qu’en temps normal on ne pouvait même pas financer nos souliers! On donne aussi l’exemple des téléviseurs dont certains étaient proposés à 20.000 dinars, alors que leur valeur dépasse de loin les 30.000 dinars. «On a fait de très bonnes affaires», soutient tout sourire, une dame noyée sous les sacs et essoufflée par le «sport» qu’elle venait de faire. «C’est du jamais-vu. Les prix proposés sont incroyablement bas. J’étais venue faire quelques petits achats, je me suis retrouvée à aller plusieurs fois aux distributeurs pour retirer de l’argent et profiter de cette aubaine…», ajoute cette dame qui s’excuse de ne pouvoir continuer la discussion car son shopping ne venait que de commencer! Selma, qui vient de rentrer de France où elle a, comme à son habitude en cette période de l’année fait les soldes, regrette d’être partie aussi loin pour espérer faire de bonnes affaires. «C’est vrai que ces dernières années la culture des soldes commençait à voir le jour chez les commerçants algériens, mais ce qu’ils proposaient n’était pas intéressant. Que ce soit en ce qui concerne les produits ou les prix», fait-elle savoir pour expliquer sa «traditionnelle» virée française. «Mais à ce que je vois cette année, on trouve de très belles choses à de très bons prix. Je regrette d’avoir dépensé tous mes euros en France…», poursuit-elle non sans avouer qu’elle avait quand même succombé à la tentation.
Femmes ou hommes, ils ont tous succombé à la tentation
Il n’y a pas que les femmes qui sont «tombées» sous le charme de ces soldes. Les hommes aussi sont de la partie. «Les remises qui concernent les vêtements pour hommes sont d’ailleurs plus intéressantes que celles pour femmes», constate tout heureux Bassem qui a fait le tour des centres commerciaux avec sa femme. «Je pense qu’ils savent que nous, les hommes contrairement aux femmes, nos achats se résument à un ou deux trucs. Alors ils ont cassé les prix pour viser un plus gros volume», estime-t-il. Faycel, lui c’est plutôt l’électroménager qui l’a attiré. Il doit prochainement se marier, et il dit profiter avec plaisir de ces soldes pour faire «respirer» un peu son budget mariage. Néanmoins, le rush n’est pas seulement sur les centres commerciaux. Même les petits commerçants se sont mis en mode solde. -30%, -50%, -70%, Solde, Promotions, Remises, autant d’affiches, désignant des baisses de prix des marchandises, collées sur leurs vitrines. Au centre d’Alger, les commerçants ont dans leur quasi-majorité adopté cette nouvelle «devanture». De même pour beaucoup de magasins de la banlieue d’Alger qui ne veulent pas rater le «wagon» des soldes. Les rues marchandes de la capitale telles que Didouche Mourad, Hassiba Ben Bouali, Larbi Ben M’hidi…grouillent de monde comme dans une fourmilière. C’est de même dans le centre-ville de Chéraga, Dély Ibrahim, El Harrach, Rouiba, Réghaïa… On y voit des citoyens avec dans les mains, plusieurs sacs de shopping, arpentant ces rues comme des «zombies» à la recherche d’une autre bonne affaire!
Il y a quand même des «déçus»
Toutefois, on trouve tout de même encore certaines personnes qui font de la «résistance». Amina en fait partie! «L’annonce des soldes n’est qu’un appât pour attirer les clients et une pratique qui reflète la cupidité des commerçants, notamment ceux qui annoncent des réductions de 80% des prix», estime-t-elle. «Est-il concevable qu’ils puissent vendre à perte?», s’est-elle interrogée sur un ton ironique. «Les prix pratiqués lors des soldes sont les prix réels des marchandises que les commerçants ne déclarent jamais», ajoute-t-elle, soulignant que ces commerçants recourent à la ruse, en gonflant les prix pour annoncer ensuite des réductions imbattables pour attirer les clients. «Plusieurs magasins mettent en évidence sur leur devanture des affiches de soldes et de réductions et une fois dans le magasin, le client découvre à sa grande surprise que les réductions ne concernent pas les produits qui l’intéressent», se désole une autre femme qui faisait du «lèche vitrine», du côté de la rue Hassiba Ben Bouali et qui semble être une «déçue» des soldes.
Cependant, malgré ces quelques «réticences», les gens achètent vraiment et ne passent pas uniquement en curieux. Le volume d’achats par client semble même élevé, alors qu’on n’en n’est même pas à la première semaine de ces soldes d’hiver qui doivent durer jusqu’au 28 février prochain! La crise n’est donc pas encore dans l’esprit des Algériens…
l'expression
Des magasins et centres commerciaux pris d’assaut dès l’ouverture par des citoyens en délire, des agents de sécurité qui les font rentrer un à un dans ces boutiques archi-combles…Ce n’est pas en France ou aux Etats-Unis que cela se passe, mais bien chez nous! Le coup d’envoi des soldes d’hiver a été donné lundi dernier et on peut dire que la fièvre acheteuse a atteint les Algériens! Dans les centres commerciaux d’Alger, dès le matin, des clients attendaient déjà devant les magasins bien avant l’heure d’ouverture. Ils souhaitaient, être les premiers à faire de bonnes affaires en évitant la rupture des stocks, mais aussi les bousculades de l’après-midi. Et il n’avaient pas tort! Car, ils n’allaient pas tarder à se marcher littéralement sur les pieds. Les parkings affichaient complet. Dans les magasins, il fallait faire la chaîne aux cabines d’essayage et aux caisses. C’est véritablement la folie! Il est vrai que la culture des soldes n’est pas forcément ancrée dans les habitudes des Algériens, mais depuis quelques années, elle séduit beaucoup de monde. L’ouverture des centres commerciaux de Bab Ezzouar et Ardis, y avaient grandement contribué. Ils avaient remis au goût du jour cette pratique qui existe pourtant dans la réglementation depuis 2006, en organisant leurs trois semaines de soldes. Mais c’est surtout les rabais proposés qui attirent. Avec la crise qui a frappé le pays en 2015 et les perspectives sombres de 2016 et la clémence du temps, la consommation était au ralenti. Ce qui a provoqué des stocks en magasin encore assez importants. Alors que les commerçants accordent déjà des réductions dont le consommateur ne profite normalement que durant la troisième semaine de soldes:jusqu’à 50 voire 80%! Les articles prisés sont bien sûr les vêtements, mais aussi des achats reportés tels que l’électroménager, la vaisselle, les jouets pour enfants…qui sont aussi en mode rabais. On trouve par exemple des baskets des grandes marques mondiales, cédées à peine à 2000 dinars alors qu’elles dépassent en temps normal les 7000 dinars. De même que pour des pantalons et autres vêtements qu’on peut trouver aux alentours de 1000 dinars, tout dépend de la marque.
Des baskets de grandes marques à 2000 dinars!
On peut avoir une tenue complète, chaussures comprises à 5000 dinars alors qu’en temps normal on ne pouvait même pas financer nos souliers! On donne aussi l’exemple des téléviseurs dont certains étaient proposés à 20.000 dinars, alors que leur valeur dépasse de loin les 30.000 dinars. «On a fait de très bonnes affaires», soutient tout sourire, une dame noyée sous les sacs et essoufflée par le «sport» qu’elle venait de faire. «C’est du jamais-vu. Les prix proposés sont incroyablement bas. J’étais venue faire quelques petits achats, je me suis retrouvée à aller plusieurs fois aux distributeurs pour retirer de l’argent et profiter de cette aubaine…», ajoute cette dame qui s’excuse de ne pouvoir continuer la discussion car son shopping ne venait que de commencer! Selma, qui vient de rentrer de France où elle a, comme à son habitude en cette période de l’année fait les soldes, regrette d’être partie aussi loin pour espérer faire de bonnes affaires. «C’est vrai que ces dernières années la culture des soldes commençait à voir le jour chez les commerçants algériens, mais ce qu’ils proposaient n’était pas intéressant. Que ce soit en ce qui concerne les produits ou les prix», fait-elle savoir pour expliquer sa «traditionnelle» virée française. «Mais à ce que je vois cette année, on trouve de très belles choses à de très bons prix. Je regrette d’avoir dépensé tous mes euros en France…», poursuit-elle non sans avouer qu’elle avait quand même succombé à la tentation.
Femmes ou hommes, ils ont tous succombé à la tentation
Il n’y a pas que les femmes qui sont «tombées» sous le charme de ces soldes. Les hommes aussi sont de la partie. «Les remises qui concernent les vêtements pour hommes sont d’ailleurs plus intéressantes que celles pour femmes», constate tout heureux Bassem qui a fait le tour des centres commerciaux avec sa femme. «Je pense qu’ils savent que nous, les hommes contrairement aux femmes, nos achats se résument à un ou deux trucs. Alors ils ont cassé les prix pour viser un plus gros volume», estime-t-il. Faycel, lui c’est plutôt l’électroménager qui l’a attiré. Il doit prochainement se marier, et il dit profiter avec plaisir de ces soldes pour faire «respirer» un peu son budget mariage. Néanmoins, le rush n’est pas seulement sur les centres commerciaux. Même les petits commerçants se sont mis en mode solde. -30%, -50%, -70%, Solde, Promotions, Remises, autant d’affiches, désignant des baisses de prix des marchandises, collées sur leurs vitrines. Au centre d’Alger, les commerçants ont dans leur quasi-majorité adopté cette nouvelle «devanture». De même pour beaucoup de magasins de la banlieue d’Alger qui ne veulent pas rater le «wagon» des soldes. Les rues marchandes de la capitale telles que Didouche Mourad, Hassiba Ben Bouali, Larbi Ben M’hidi…grouillent de monde comme dans une fourmilière. C’est de même dans le centre-ville de Chéraga, Dély Ibrahim, El Harrach, Rouiba, Réghaïa… On y voit des citoyens avec dans les mains, plusieurs sacs de shopping, arpentant ces rues comme des «zombies» à la recherche d’une autre bonne affaire!
Il y a quand même des «déçus»
Toutefois, on trouve tout de même encore certaines personnes qui font de la «résistance». Amina en fait partie! «L’annonce des soldes n’est qu’un appât pour attirer les clients et une pratique qui reflète la cupidité des commerçants, notamment ceux qui annoncent des réductions de 80% des prix», estime-t-elle. «Est-il concevable qu’ils puissent vendre à perte?», s’est-elle interrogée sur un ton ironique. «Les prix pratiqués lors des soldes sont les prix réels des marchandises que les commerçants ne déclarent jamais», ajoute-t-elle, soulignant que ces commerçants recourent à la ruse, en gonflant les prix pour annoncer ensuite des réductions imbattables pour attirer les clients. «Plusieurs magasins mettent en évidence sur leur devanture des affiches de soldes et de réductions et une fois dans le magasin, le client découvre à sa grande surprise que les réductions ne concernent pas les produits qui l’intéressent», se désole une autre femme qui faisait du «lèche vitrine», du côté de la rue Hassiba Ben Bouali et qui semble être une «déçue» des soldes.
Cependant, malgré ces quelques «réticences», les gens achètent vraiment et ne passent pas uniquement en curieux. Le volume d’achats par client semble même élevé, alors qu’on n’en n’est même pas à la première semaine de ces soldes d’hiver qui doivent durer jusqu’au 28 février prochain! La crise n’est donc pas encore dans l’esprit des Algériens…
l'expression