Les circonstances qui entourent cette mort reposent sur deux versions différentes : celle de la famille de la victime qui incrimine des policiers et celle qui soutient que le jeune a trouvé la mort suite à une chute du 5e étage de l’immeuble où il résidait.
Après Bab El-Oued, voilà venu le tour de Belouizdad de connaître un tragique accident qui a coûté la vie à un jeune. Ce quartier de l’ex-Belcourt a connu hier un après-midi mouvementé suite à la mort d’un jeune ayant fait une chute mortelle du haut de la terrasse de l’immeuble de cinq étages où il habitait. Néanmoins, les circonstances qui entourent cette mort restent jusque-là inconnues et reposent sur deux versions différentes.
Il s’agit de la version de la famille de la victime B. B. âgée de 19 ans. Son père, qui était sur les lieux du drame, n’est pas allé par quatre chemins pour pointer du doigt les services de sécurités (police) qui, selon lui, sont les responsables de cette tragédie qui a frappé sa famille. “Ils ont tué mon fils, ce sont les policiers qui l’ont jeté du haut de l’immeuble”, criera-t-il, alors que ses voisins et autres membres de sa famille étaient là à tenter de le consoler. De l’autre côté, l’un des voisins et ami du défunt dira que les gens qui l’accusent de vol ne connaissent pas vraiment Badredine, appelé par ses amis Mana. “Mana est quelqu’un de gentil et de respectueux et personne dans ce quartier ne vous dira le contraire. C’est quelqu’un qui fait la prière”, témoignera-t-il, avant d’éclater en sanglots.
En effet, les témoignages de la famille de la victime et de ses amis viennent pour contredire l’autre version des faits, à savoir que la jeune victime est tombée du haut de l’immeuble après avoir tenté de prendre la fuite suite à un vol d’un portable. Selon une source proche de la police, le jeune en question a été pris en flagrant délit de vol d’un portable sur un policier en civil.
D’ailleurs, selon certains témoins, qui ont assisté à la tragique scène, ce sont deux policiers en civil, la victime du vol et son collègue, qui se sont lancés aux trousses du jeune homme, qui, pour leur échapper, a choisi de se réfugier dans l’immeuble où il habitait, empruntant les escaliers pour arriver jusqu’à la terrasse, en voulant sauter pour passer à la terrasse de l’immeuble d’en face ; dans cette course, B. B. rate son saut et tombe dans le vide.
Cela dit, comment cela s’est-il passé vraiment ? Personne ne le sait en dehors des policiers qui étaient sur les lieux. Néanmoins, cet incident n’est pas resté sans susciter une vive tension dans le quartier car il a fallu l’intervention des sages, des élus locaux ainsi que des responsables de la police, qui se sont rendus sur les lieux, afin de discuter avec la famille et les proches de la victime pour calmer les esprits.
Parmi les présents, il y avait le maire de Sidi-M’hamed, le commissaire et d’autres élus. Une présence qui a calmé les esprits qui, faut-il le dire, se sont échauffés, notamment avec les amis de la victime.
D’ailleurs, un jeune a reçu un coup de couteau sur le front par un autre parce qu’il a appelé au calme.
Il aura fallu, d’ailleurs, toute la diplomatie des responsables locaux pour permettre l’évacuation du corps vers l’hôpital pour autopsie sous les youyous des femmes et des jeunes qui scandaient Allah Akbar.
Dans la foulée, des amis de la victime sont venus nous voir pour dénoncer la hogra dont ils sont victimes de la part des services de l’ordre, en avançant du coup une autre version des faits.
Pour eux, si B. B. ne se trouve plus parmi eux, c’est parce qu’il a refusé de se soumettre aux ordres lui intimant de ne plus installer sa table pour faire son commerce illicite.
En somme, ce sont donc deux versions différentes qui ne concordent pas du tout.
il faut attendre, à présent, l’enquête diligentée par la police pour mettre la lumière sur cette affaire .
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